-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Chapitre I - Introduction

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Le Conteur
Le Conteur
Admin
Messages : 120
Localisation : Partout
Humeur : Au beau fixe
MessageSujet: Chapitre I - Introduction   Chapitre I - Introduction EmptyLun 9 Mar - 17:01

img
Chapitre I : Introduction

Londres, 1877

Tu ne sais pas ce qui se passe ici hein, l'ami(e) ? Et bien viens donc t'asseoir à ma table, et laisse moi t'expliquer comment on a pu sombrer dans cette folie.

Londres n'a pas toujours été ce qu'elle est actuellement, tu sais ? Au début du siècle, la ville était magnifique. Les gens souriaient, et bien que tout n'était pas parfait, il était agréable d'être Britannique et d'user ses souliers sur les pavés de notre bonne vieille ville. Tu as du mal à me croire hein ? Et je te comprends. Pourtant mes vieux os ont connu un monde où les fumées des usines s’acoquinaient mollement avec nos nuages, sans menacer la suprématie céleste du soleil. J'ai vu, de mes yeux, l'obscurité s'abattre sur nous un peu plus chaque jour...
Oui, au début du siècle, tout allait pour le mieux et le peuple profitait du monde. Nous venions de vaincre définitivement le Nabot-Naparte, l'avenir n'appartenait qu'à nous, à nous seuls !

Seulement, les choses ont commencé à changer, sans que personne ne puisse expliquer pourquoi. Le temps, tout d'abord, s'est fait de moins en moins clément, plus maussade. Les pluies, nos fidèles compagnes, sont devenues plus désagréables, le vent plus fort et plus frais et tout semblait étrangement se ternir. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Personne n'en sait rien. J'étais encore jeune à l'époque, et pour être franc, je n'ai pas spécialement fait attention à ces détails. Le temps, la chaleur, la lumière... J'avais d'autres idées en tête. Je cherchais un travail, et à cette époque tous les gens dans mon cas voyaient d'un œil plus qu'appréciateur ces usines qui commençaient à pousser aux quatre coins du pays comme des champignons.

L'industrie...
Pour ouvrir vite, ah ça oui, elles ont ouvert vite ! Gérées par des coqs pleins aux as envieux de s'en mettre encore plus plein les fouilles... A l'époque, ça nous arrangeait, nous, ‘faut dire. Si nous avions su ce qui allait se passer... Nous ignorions que ces travaux qu'on nous proposait allaient faire de nous des esclaves en puissance, naïfs que nous étions.
Pendant que les hautes cheminées poussaient, et qu'on installait, rouage après rouage, des machines incroyables, le temps lui, continuait de s'assombrir.

J'ai eu mon premier poste dans une manufacture d'armement, et le ton a très vite été donné. À quelques centaines de mètres de nous, une autre usine fabriquait les mêmes produits. Notre patron voulait que nous travaillions comme des fous pour être plus compétitifs qu'en face. Il fallait écraser la concurrence, et continuer à faire du profit. Plus d'heures, pour un salaire encore plus misérable. C'était le cas pour tout le monde. Des tas d'usines fabriquaient la même chose.

Chaque fois, les ouvriers d'une usine se retrouvaient dans un pub. L'alcool aidant, des rivalités entre bandes n'ont pas tardé à se faire. Les ouvriers d'une usine attaquant ceux d'une usine rivale. On voyait ceux d'en face comme des ennemis qui risquaient de nous faire perdre notre emploi...
C'est comme ça qu'ont été fondés les premiers Clubs clandestins. On appelle ça des gangs dans le Nouveau Monde...

Les conditions de vie étaient déplorables. Des gens mouraient dans les usines tous les jours. Les machines n'étaient pas sûres et les gars tellement fatigués que les erreurs étaient régulières. Une erreur, quand on manipule des tonnes d'acier en fusion, ça ne pardonne pas. Les usines ont fait gagner de l'argent aux riches... mais aussi aux pompes funèbres. À cause de ça, les orphelins étaient presque aussi nombreux que les pigeons, en ville. Et plus le temps passait, plus l’atmosphère continuait de s’assombrir, l’horizon de s’obscurcir. Les fumées de nos usines ont terni plus encore le monde et il n'est pas rare d'avoir l'impression d'être en pleine nuit, alors qu'il est tout juste midi. C'est la pollution qui fait ça...

Et puis... des gars ont commencé à faire parler d'eux. Des gars d'usines comme la nôtre, qui cherchaient à regrouper les ouvriers pour faire valoir nos droits. C'est comme ça qu'est né le syndicalisme marqué du coin. Mais ‘faut pas croire, ça a été une belle illusion hein. On a formé des groupes. Des syndicats forts, dont les têtes ont fini par accepter des pots de vin, nous abandonnant sous la dent toujours plus carnassière des patrons. Notre unique moyen de défense a fondu comme neige au soleil.
L'état ? Tu parles gamin... la Reine s'en foutait de nous. Il y avait pire. Dans les rues, la nuit, on commençait à retrouver des tas de cadavres. Des catins. Des mendiants. Des gosses. Quand des gosses commencent à mourir, même la pire des colères des ouvriers ne fait pas les gros titres...
A tel point qu’on a fini par avoir peur de la nuit... Des gens ont commencé à dire qu'ils voyaient des choses...

Peu de gens y croient, ‘faut être honnête. J'étais comme eux, moi, à une époque. Je croyais pas aux histoires de monstres, jusqu’à ce que j’en vois un de mes yeux...

Comme tout le monde, au début je pensais que ces morts, c'était la faute de ces drôles d'oiseaux qui commençaient à rôder dans le coin. Ils ne sortaient pas trop le jour et ils écumaient les bars la nuit. On croise de temps à autres des types un peu louches. C'est normal. Mais là... sans trop qu’on comprenne comment, leur nombre a carrément explosé !

Pis d'autres encore sont arrivés. Des curetons et de beaux soldats. En un an ou deux, ils nous ont rendu la foi, nous ont réconciliés avec l’Eglise... ‘Savez que l’Eglise, c’est tout un monde chez nous, pas vrai ? On croise régulièrement ces fichus prêcheurs et leur sainte église d’ailleurs, à tous les coins de rue... Retrouvez la lumière qu'ils disent... Et on m'a raconté qu'il ne vaut mieux pas trop les contrarier. S'ils te prennent pour un hérétique... tu disparais.
Ces tarés n'ont fait que croître, eux aussi. Aujourd'hui, ils gèrent un hôpital, et on m'a raconté qu’à la campagne, certains ont été jusqu'à faire des bûchers. Et personne n'a été condamné pour ça ! Je suis sûr que la Reine est au courant... Et qu’elle fait rien… En vérité, j’crois pas qu’on maîtrise quoi que ce soit… Et ça, mon ami, ça m’effraie…


Chapitre I - Introduction 838467copyright
Revenir en haut Aller en bas
https://extenebrislux.forumactif.org
 
Chapitre I - Introduction
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ex Tenebris Lux ::  :: Premiers Pas :: Pour bien commencer-
Sauter vers: